Les ONG béninoises au cœur de la préservation de la biodiversité : cas de l’ONG L’AUTRE BENIN

21
août
2019

Les ONG béninoises au cœur de la préservation de la biodiversité : cas de l’ONG L’AUTRE BENIN

La mondialisation croissante et le capitalisme industriel que nous vivons aujourd’hui ont entrainé des problèmes globaux dont les Etats sont incapables de résoudre. Dans la short liste de ceux-ci figure le problème du maintien de la biodiversité qui a poussé les acteurs de la vie politique internationale à développer et à mettre sur pied une batterie de mécanismes et d’instruments juridico-institutionnels baptisés de gouvernance mondiale de la biodiversité encore connue sous la dénomination de politique globale de la biodiversité. Cette politique qui a pour objectif primo de rechercher des stratégies et solutions pour la biodiversité, met en scène non seulement des acteurs étatiques, mais aussi des acteurs internationaux et transnationaux tels que les ONG, lesquels interagissent tous ensemble à différents niveaux c’est-à-dire à l’échelle globale, régionale, nationale et locale.

Image 1 : Visite guidée de la Réserve de Gbidji avec l’ACCB Efiohoué.

Le Bénin, pays d’Afrique de l’Ouest n’échappe pas à cette politique, car il est non seulement partie-prenante, mais regorge également une kyrielle de réserves riches en biodiversité faunitique et floristique qui sont sous la menace des activités anthropiques à l’instar du braconnage, de la chasse illégale, de la coupe de rafia, etc. Face à cette situation accablante qui n’épargne personne et qui pourrait avoir des répercussions néfastes à long terme sur le pays, vont voir le jour de manière progressive une pluralité d’ONG, dont l’ONG L’AUTRE BENIN. Créée en 2010 et officiellement reconnue par l’Etat béninois le 20 février 2017, l’Autre Bénin est une jeune ONG ayant à son sein de jeunes gens dynamiques et rompus à leurs tâches. Dès sa création, cette association a fait du maintien de la biodiversité son leitmotiv et son champ de bataille. Travaillant en parfaite collaboration avec les autorités locales et traditionnelles, les partenaires techniques ainsi que les populations riveraines, cette garante de la biodiversité béninoise a mené et mène une panoplie d’activités bien diversifiées, lesquelles sont exécutées avec une approche participative et inclusive. Pour la survie de la biodiversité, l’ONG a et exécute les activités ci-après :

Education environnementale
L’éducation étant le socle de toute société et la jeunesse le fer de lance de la nation, L’Autre Bénin pense qu’en éduquant, en formant, en inculquant de bons comportements environnementaux aux enfants, on pourra toucher un grand nombre de personnes et ainsi changer la société, car ces derniers joueront le rôle de relais dans leurs familles et véhiculeront le message de la protection de l’environnement. A cet effet, l’association par le truchement de certains de ses membres et aussi stagiaires, à l’aide des exemples concrets tirés du quotidien, les enfants des Communes de Dévé, de Tobadji et de Dassa-Zoumè pour ne citer que ceux-ci, sont sensibilisés sur diverses thématiques telles que le réchauffement climatique, la pollution, l’importance de garder la biodiversité, etc.

Image 2 : Cours d’éducation environnementale au CEG de Dévé.

Protection des aires communautaires de biodiversité à travers le Zonage participatif
Pour une protection efficiente de la biodiversité et un biomonitoring de proximité, il convient de bien délimiter et de maîtriser la zone d’action. C’est ainsi qu’en appui au projet RBT (Réserve de Biosphère Transfrontalière) de la GIZ, notre jeune ONG a aidé à la réalisation des cartes participatives participatives des réserves de Togbadji et de Dévé dans le Sud-Ouest du Bénin (Département du Mono-Couffo). Ce Processus effectué par les populations concernées elles-mêmes, a permis de distinguer respectivement pour chaque site, la zone de transition, la zone tampon et l’aire centrale. Il convient également de souligner que ce travail de terrain a permis de toucher du doigt l’immensité et l’abondance de ces réserves, mais a également permis la reconnaissance et la découverte d’autres sites autrefois ignorés par le public béninois.

Image 3 : Groupe de chasseurs travaillant avec l’Association ACCB Sehoudokoun.

Renforcement des capacités des Associations locales de protection de la biodiversité
Selon le proverbe chinois « donne le poisson à l’homme, il mangera pour peu de temps ; mais si tu lui apprends à pécher, il mangera pour toute sa vie », le renforcement des capacités des associations locales devient une nécessité pour assurer leur efficacité sur le long terme et l’Autre Bénin l’a parfaitement saisi. Elle ne sensibilise pas seulement ces associations, mais les aide à devenir de plus en plus autonomes en les accompagnants dans l’élaboration de leurs statuts, conventions et à l’application de ceux-ci, dans le montage des projets d’activités alternatives et à la recherche des partenaires. Pour être concret, notre ONG a permis aux associations Sehouédokoun et Efiohoué de voir le jour. Depuis la fin du projet RBT, c’est elles qui assurent de manière indépendante et libre le suivi des réserves de Togbadji et de Dévé.

Image 4 : Membres de l’Association ACCB Sehoudokoun.

Tourisme durable
Fière de la diversité culturelle, faunistique et floristique, l’ONG l’AUTRE BENIN promeut cet atout et potentiel du Bénin par le biais des activités touristiques, lesquelles mettent au centre la consommation locale (hébergement, transport, restauration) et les devises générées de celles-ci sont affectées à la réhabilitation des sites.

Image 5 : Vue du Lac Togba à partir du site de Bakpohoué.

 

Auteur : Hamadou Ngoei

Images : S. Dolinga